Saint-Emilion
"Sur les calcaires du plateau, par capillarité, les vignes ont trouvé tout au long de l'été 2018 une humidité suffisante pour s'alimenter et mûrir sans trop de stress.
Sur les argiles des coteaux, la vigne trouve aussi de l'humidité.
Sur les sables, c'est évidemment compliqué, surtout pour les jeunes vignes, dont les racines sont encore en surface.
Quoi qu'il en soit, la forte chaleur d'été a fait grimper très haut les sucres et donc les alcools. 14,5° ou 15°, voire plus, ne font pas figure d'exception mais plutôt de règle. [...]
Les bons vins de l'année sont ceux qui, tout en parvenant à une maturité acceptable, ont conservé de la fraîcheur. Ici, c'est à l'évidence une année très solaire et assez hétérogène qui n'a laissé aucune chance à ceux qui, chaque année, appliquent les mêmes recettes."
Satellites de Saint-Emilion
"Constat identique chez les appellations dites satellites (Puisseguin, Montagne, Lussac, Saint-Georges) que chez les Saint-Emilion : c'est bon mais avec de grosses disparités. Grosso modo on distingue trois catégories. Ceux qui s'appuyant sur une fin d'été magnifique, ont trop attendu. [...] A l'inverse, ceux qui, un peu angoissés par les attaques de mildiou et la peur du chaud en été, ont vendangés trop tôt. [...]
La vérité se trouvait au milieu (comme toujours), dans le respect de la fraîcheur.
Ceux qui ont vendangé quand il le fallait, et les choix n'étaient pas évidents, proposent des vins riches en alcool - personne n'y échappe -, mais avec une vivacité tannique qui en bouche remplace l'acidité. [...] "
Publié par : Le Point n°2438 du 23 Mai 2019
Crédits photo : MyWineAndCellar